artificiel: 蟋蟀
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蟋蟀

carnet de travail
[2019/03/03 - 2019/05/27]
conservatoire de musique de montréal & studio artificiel, Montréal

préparé par Ariane Plante date de publication: 2019/11/27


La création de 蟋蟀 (insectes-crickets en chinois simplifié) a débuté à l’occasion d’une résidence de recherche et création en milieu rural en Chine effectuée en 2017. Alors plongé dans un environnement sonore créé par le bruit des criquets domestiques, un animal familier en Chine où celui-ci est adopté et élevé pour ses qualités musicales, Alexandre Burton s’en est inspiré pour développer un instrument de composition procédurale.

Alors qu’il travaillait à l’élaboration d’un système d’échantillonnage pour un autre projet, il a décidé d’utiliser son système pour enregistrer des boucles sonores avec la complicité de l’un des hôtes de la résidence, le saxophoniste Jun-Y Ciao, qu’il a ensuite redistribué de façon asynchrone et automatique dans un système de diffusion sonore.

Son intérêt pour l’écriture de la complexité couplé à son souhait de revenir à la composition l’ont finalement amené à développer un instrument de lutherie numérique permettant de réaliser, avec une approche procédurale, une composition d’une telle complexité qu’il serait impossible d’en produire une partition dans sa forme standard. Comme l’explique Alexandre Burton dans un entretien portant sur le processus et la démarche ayant entouré la création du système, |crickets|, par son rythme, sa structure et sa forme, imite de manière itérative la dynamique de ces insectes avec leur milieu (immersion, périodicité d’apparition des sons, structure temporelle cyclique de leur production, pulsations rythmiques particulières aux insectes, boucles sonores etc.).

En résulte une un instrument de composition basé sur la spatialisation de 23 boucles sonores, enregistrées en direct et diffusées par un orchestre de hauts-parleurs. La performance musicale est un duo pour un musicien, qui produit du matériel sonore en direct, et un compositeur, Alexandre Burton, qui agence, organise et mixe du matériel, aussi en direct.

À ce jour, l’instrument a été expérimenté par deux musiciens à l’occasion de deux concerts distincts. Dans le cadre du premier, ayant eu lieu au Conservatoire de musique de Montréal dans le cadre de la série Akousma, Alexandre jouait en duo avec Jun-Y, l’un des hôtes de la résidence en Chine, qui a utilisé un saxophone préparé pour interpréter la partition numérique.

Pour le second, qui a été donné dans le cadre des Vendredis Bouillis organisés au studio d’artificiel, Alexandre a collaboré avec Alexandre St-Onge qui a mis sa basse électrique, son synthétiseur et son talent d’improvisateur au service de la partition.

La documentation nécessaire à l’inteprétation de l’œuvre ainsi que le code source de la partition (logiciel iPad développé en C++) et du système de traitement et spatialisation sonore (Csound) sera rendu disponible en open source sous peu.

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