artificiel: Non de nom [3]
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Non de nom [3]

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de Line Nault avec la collaboration d’Alexandre Burton (artificiel) au développement technologique

carnet de travail [2021/04/12 - 2021/04/17] agora de la danse, Montréal

préparé par Ariane Plante date de publication: 2021/07/05


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| | Troisième tableau | LES FLEURS ET LE TABLEAU-MIROIR DU SOUVENIR |

Le tableau des fleurs illustre différents passages de la vie ritualisée ; ceux qui sont reconnus comme aux fondements de l’identité, qui pourtant reste mouvante. Dans ce tableau, les interprètes traversent ces étapes de la vie, le passé, dans l’image médiatique, et le présent, performé en temps réel, se superposent, sans que le moment se cristallise de manière définitive en eux. Le tableau rappelle qu’il n’y a pas de fixation de l’identité dans le temps. Le tableau des fleurs illustre différents passages de la vie ritualisée ; ceux qui sont reconnus comme aux fondements de l’identité, qui pourtant reste mouvante. Dans ce tableau, les interprètes traversent ces étapes de la vie, le passé, dans l’image médiatique, et le présent, performé en temps réel, se superposent, sans que le moment se cristallise de manière définitive en eux. Le tableau rappelle qu’il n’y a pas de fixation de l’identité dans le temps.

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La fleur est un symbole puissant du vivant : de la reproduction, avec son pistil et ses étamines, à la décomposition, lorsqu’elle finit par se faner elle porte en elle-même la vie et la mort conjuguées, le cycle entier de l’existence.

  • « Quand la fleur s’ouvre, sa fin et sa suite sont déjà là aussi. Son entité illustre la vie et la mort qui marchent ensemble à chaque instant » * rappelle Line.

Quatre des cinq tableaux de Non de nom se révèlent comme des poèmes, par couches de sens et d’interprétation ; ils ont quelque chose d’insaisissable. Ouverts, abstraits, comme la danse, la poésie. Ils puisent dans l’inconscient. Le tableau des fleurs est le plus figuratif, ancré dans le monde que l’on connaît. Il appelle nos souvenirs. Il relie et cristallise à lui seul l’ensemble des fragments de l’étrange maisonnée.

Dans le tableau des fleurs, les interprètes viennent tour à tour incarner un moment, un souvenir, pour construire un territoire de quête identitaire. La performance compose un tableau à la mémoire des événements fondateurs de la vie. La présence au corps dans la mémoire. La mémoire du corps.

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Les fleurs sont des objets dérivés, symboles rituels…le bracelet, la couronne, la boutonnière, le bouquet, la pièce montée. La tombée de pétales. Un chemin.

À quoi doivent ressembler les fleurs? Des vraies ? Des fausses? Réalistes ou fabulées ? Faites main ou achetées? Bricolées ou « design »? Quelles matières ? Quels formats? En papier? En plastique? En tulle ? En tissu ? En papier bulle? Blanc? Bleu? Rose? Brunes? Monochrome ou multicolores? Surdimensionnées ou miniatures? Des fleurs géantes pour se rappeler des moments les plus importants. Des fleurs minuscules pour ces moments délicats, discrètement imprimés en nous.

La naissance, la communion, la graduation, la première rencontre, le mariage, les récoltes… puis tout au bout, les funérailles. On y revient inéluctablement. À la mort.

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| | L’appui technologique : | lutherie numérique, image médiatisée et interactivité |

La technique de juxtaposition en transparence emprunte aux principes du keying et à une observation rigoureuse des paramètres photographiques et d’éclairage. Par l’entremise d’un logiciel qui analyse le contenu de la caméra en direct, une fresque infinie se déploie selon des principes génératifs, constituant des permutations combinatoires d’événements qui n’auront pas lieu. Sauf pour le visiteur, le temps est absent du processus. Le principe du souvenir se mélange à celui de l’espoir, du modèle, des regrets. Alors qu’on considère généralement une photo comme une trace d’un fait, il n’y a ici pas de vérité substantielle dans les images pré-enregistrées — la causalité s’égare.

Est-ce que le visiteur voit le passé ou le futur du performeur? Ou est-ce que l’image est issue de l’imagination du performeur? Et la machine, pourquoi juxtapose-t’elle des moments disjoints? Comme pour les fleurs qui peuvent être vraies ou fausses, il n’y a ici pas de bonne réponse. Toutes les images sont possibles, et le temps de leur séquence n’est qu’un mécanisme pour favoriser l’absorption de cet infini.

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| « *Des fleurs fantômes.*
| *Elles tracent le passage de la vie. Tissent le fil de la mémoire.*
| *Dans le désordre.*
| *Des fragments de la vie. Qui seffacent, se fondent les uns aux autres.*
| *La construction de soi dans la mémoire et le souvenir.*
| *Une mémoire trouée.*
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| *Passé et présent sentrelacent et se dissolvent. Dissolution grandissante.*
| *Des souvenirs-fantômes.*
| *Un soi-fantôme.* »

     Ariane Plante

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